Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

02/09/2007

Le Grand Cormoran

CLASSE: Aves
ORDRE:
FAMILLE: Phalacrocoracidae
NOM: Phalacrocorax carbo
medium_cormoran_img_2363.jpg
Auparavant le Grand Cormoran était un oiseau de bordures maritimes que l'on rencontrait essentiellement sur les Côtes Bretonnes.
Sa population ayant fortement augmenté, il y a maintenant deux populations différentes, la première maritime, la seconde continentale.
Cette augmentation de population est liée au fait que les cormorans de la Mer du Nord et de la Baltique (Hollande, Allemagne, Danemark et Suède) viennent, en tant qu'oiseaux migrateurs, en France entre octobre et novembre et s'y installent pendant presque six mois. Il semblerait qu'ils représentent 85.000 individus !
medium_cormoran_IMG_1781.JPG
C'est pourquoi nous pouvons le rencontrer, surtout en hiver, aux bords des rivières, des lacs et des grands plans d'eau.
La nidification du Grand Cormoran est maintenant régulière en France.
Il est plus rare en été.
L'espèce était menacée au début du XXème siècle. Maintenant, cet animal est protégé depuis 1975 et n'est plus en voie de disparition.
Notons que sa chair n'est pas du tout agréable au palais de nos braves chasseurs qui se font donc un grand plaisir en ne tirant pas dessus (étonnant n'est ce pas ?).
medium_cormoran_IMG_1782.jpg
Enfin, il ne faut pas croire que cet animal ne pose pas de "problèmes" car il se nourrit de poissons et cela ne plaît pas à bien des pêcheurs (surtout à ceux qui n'aiment pas partager).
medium_cormoran_IMG_1783.2.jpg
Malgré tout et pour ne pas faire dans la polémique à ras de terre, il faut reconnaître que cet oiseau présente une efficacité au niveau de la pêche en groupe qui est tout à fait remarquable... et ce n'est effectivement pas sans poser des problèmes aux pisciculteurs.
En effet, il est strictement piscivore et sa ration quotidienne représente entre 400 et 600 grammes de poissons. De toute manière, il a sa place dans la nature. Mais comme il est noir et qu'il est un prédateur, il sert parfois de bouc émissaire pour éviter de parler des problèmes de pollutions (L'eutrophisation, par exemple, permet le développement des poissons blancs dont il se nourrit), des problèmes d'aménagements des cours d'eau et des alevinages qui ne sont pas toujours fait dans les règles de l'art.
medium_cormoran_img_2365.jpg
Cet oiseau fait preuve d'une grande sociabilité: ils dorment ensemble jusqu'à former de grands dortoirs, ils se reproduisent en colonies et restent parfois au même endroit pendant plusieurs années.
Ils peuvent faire un va-et-vient entre leurs dortoirs et les zones de pêche (grands cours d'eaux, étangs...). Ils peuvent aussi se regrouper sur des arbres; les troncs peuvent d'ailleurs en blanchir à cause des excréments.
Son plumage, aussi surprenant que cela paraisse, est perméable et peut se gonfler d'eau. Cela lui permet de plonger plus vite et plus profondément (jusqu'à 17 mètres) pour attraper sa proie.
medium_cormoran_img_2366.jpg
Pour se sécher, il se tient perché, les ailes écartées vers le soleil. Au temps des pharaons, le Grand Cormoran fut divinisé car, en écartant ainsi ses ailes, l'oiseau a été considéré comme adorant le Dieu Soleil.
L'oiseau se reconnaît de loin grâce à son long cou et à son bec souvent jaune et qui se termine en crochet. Le mâle est identique à la femelle.
Pendant la période des amours, il dispose d'un plumage nuptial coloré en blanc sur le cou et les cuisses. Sinon le reste du temps, il est entièrement noir avec des reflets vert-bronze.
Le Grand Cormoran est de belle taille: 78 à 100 centimètres de long, son envergure varie entre 1.3 et 1.6 mètre et son poids entre 1.7 et 2.8 kilogrammes.
medium_cormoran_IMG_1771.jpg
La femelle pond entre 3 et 4 oeufs.
Je joins ci-dessous deux photographies de grands cormorans pris à Pâques 2007 au Parc du Marquenterre.
bafe460db6240845142ffc3e24380f91.jpg
 
884202f522aaceec1b237886e3589498.jpg
Et aussi trois photographies d'un cormoran pris en photo à Metz au niveau de la confluence de la Seille avec un des bras de la Moselle (Je le signale car c'est assez rare de voir ce type d'oiseau dans une grande ville...). Ces photographies ont été réalisées le 21 janvier 2007.
La nidification du Grand Cormoran est maintenant régulière sur quelques étangs de Lorraine, mais leur nombre reste faible. Ils sont plus nombreux en hiver, certains migrateurs nordiques venant dans la région.
Notons que quelques petites colonies se sont installées en Lorraine et tout particulièrement en Moselle. Mais devant l'hostilité des pisciculteurs un quota annuel de tirs pour "limiter" ou "effrayer" les oiseaux est autorisé dans la région...
6746e11de4964ca4ec4539e09e1b1afd.jpg
48d060cc2638627df16c7468bda82ed4.jpg
 
 
30bf71c7f1757732a0fcc65ac72c9476.jpg

Commentaires

Très beau ton blog, le cormoran est un de mes oiseaux de mer préférés. J'aime bien les voir voler très bas au dessus de l'eau, seuls ou à deux.
De loin ça peut ressembler à un vol de canard mais le cormoran est plus allongé.
Félicitations pour tes photos, c'est toujours difficile d'apprivoiser l'image des oiseaux.
Merci et bon Dimanche à toi
P.S. Je n'ai pas vu mon idole, le goéland argenté, tu as prévu quelque chose pour lui ?

REPONSE: Pas encore, car je n'ai pas encore eu l'occasion de le rencontrer et donc de le prendre en photo ! Mais j'espère bien le voir un jour !
A bientôt
jpf

Écrit par : LaPorteSansPorte | 12/02/2006

Pourriez-vous me donner des détails sur les cris des cormorans ? Voir me transmettre un fichier sonorede type Wav. Je sais que ces derniers coassent sur 2 notes. Mais on-t-ils la même tonalité en captivité, sans environnement aquatique ? Je vous remercie par avance de me transmettre les informations nécéssaires, pour identifier si un de ces congénères ce trouve en captivité prés de chez-moi.

REPONSE: J'ai effectivement quelque chose sur le "chant" du cormoran. Je ne suis pas tout à fait sûr de le retrouver mais je m'en occuperai quand j'aurai un peu plus de temps (j'ai des dossiers urgents à finir). Dès que je peux et dès que je le retrouve, je vous le transmets.
A bientôt
jpf

Écrit par : Marmus | 27/03/2006

question partage des pêcheurs... si tu connaissais le problème, tu saurais l'importance des dégats commis, avec parfois des baisses de plus de 90% des peuplements piscicoles, et là ce n'est plus une question de partage.

Mais bon je pourrai m'étaler sur les nombreux dégats commis actuellement, avec des chiffres à la clé sur des pop de saumons, de brochets... etc Mais je pense que ce qui peux te montrer au mieux ta méconnaissance de cet animal c'est le point suivant:

Le cormormoran ne se perche pas les ailes écartées pour sécher car son plumage est perméable et l'eau sort comme elle rentre. Il ouvre ses ailes pour mobiliser ses muscles alaire et ainsi réchauffer son bol alimentaire.

REPONSE:

Le fait de considérer que le grand cormoran n'ouvre pas ses ailes pour se sécher est en désaccord avec de nombreux livres sur l'ornithologie. En effet, l'oiseau n'ayant pas de sécrétion imperméabilisante, il est bien obligé de faire sécher ses ailes et donc l’eau ne sort pas comme elle entre.

Citons pêle-mêle:
"Les animaux des villes" TETRAS EDITIONS, "Le guide des oiseaux de Lorraine" chez HYPOLAIS (Je suis lorrain) et surtout "Le guide Ornitho" chez DELACHAUX ET NIESTLE de portée internationale. Tous parlent du séchage des ailes. Tes arguments sont peut-être exacts, mais il ne faut en aucune manière réfuter l'aspect séchage des ailes.

Pour le deuxième point, je n'ai pas nié qu'il y a des problèmes avec les pisciculteurs. Mais il faut remettre le problème à sa place.

Le grand cormoran est et sert trop souvent de bouc émissaire pour dissimuler les véritables problèmes de nos rivières liés à la pollution, aux aménagements faits parfois en dépit du bon sens et à des alevinages déraisonnables. Citons par exemple, le problème de l'eutrophisation des eaux douces; celle-ci favorise la multiplication des poissons blancs dont, comme par hazard, le grand cormoran se nourrit.

Alors plutôt que de s'attaquer à cet oiseau, on ferait mieux de s'attaquer aux problèmes qui sont directement liés à l'homme.

Son empiètement significatif sur les activités économiques de l'homme ne concerne, selon mes connaissances actuelles, que les plans d'eau à surface inférieure à 100 hectares, les piscicultures et tête de bassin des poissons nobles.

De plus, n'oublions pas de préciser que dans de nombreuses régions, des mesures d'effarouchement sur les dortoirs et des plans de régulation par le tir peuvent être réalisés par Arrêté Préfectoral pour réduire les soucis là où le préjudice est fort. En conséquence, l'homme est bien aidé au détriment de l'animal, alors que, si celui-ci s'est développé, c'est grâce à l'homme.

REPONSE D'ALEXANDRE 77

Bonjour,

Je tiens à signaler que la perméabilité du plumage va dans un sens comme dans l'autre... c'est à dire que l'eau rentre comme elle sort, ce qui a pousser à un chercheur plus malin que les autres à publier un article dessus. Je ne sais plus de qui c'est, Lebreton ou Gerbeau(x), il me semble?

Le rapport de Loïc Marion est instructif (recensement national des grands cormorans hivernant en France 2004-2005). Il montre que la répartition des quotas de tir est indépendante de la répartition des cormorans, et suspecte tout comme moi des variations de répartitions plus locales dépendant des ressources...

Les études d'impact en eaux libres sont faibles, et les rares qu'on trouve, ne prennent pas en compte les peuplement pisciaires présent, ce qui dénote un manque de rigueur trop important pour porter crédit aux publication qui en découlent. Ceci dit, certaines études montrent des prélèvement susceptibles d'entrainer des déséquilibres surtout sur les salmonidés, comme saumon sur la rivière Eire, il me semble également avoir vu un papier intéressant sur ce poisson au danemark, en Suisse, également, j'ai lu des papiers fort instructifs dans fischnetz-info. En France, rien de sérieux, si ce n'est une étude sur le Der, de Marc Collas montrant que 80% de la productivité du lac était consommée par le cormoran, que 85% de la masse des poissons prélevés étaient constitués de perches brochets et sandre (les poissons à plus forte valeur halieutique)... et ça date de 1996, et si on regarde les carnets de prises des gens du Der, la catastrophe est là.

voici un petit lien vidéo:
http://www.youtube.com/watch?v=NXKIwWGnpx8
Cette scène, à l'époque, quand il y avait encore du sandre par chez mois, je la voyais des dizaines de fois par jour, et le poisson trop gros était abandonné mort. Cette mortalité n'est prise en compte par aucune étude, mais peut en terme de biomasse s'avérer immense. En Seine, dans la assée, je suits des secteurs depuis dix ans par échosondage ( plus instructifs que les protocoles foireux de pêche electrique non adaptés pour ces milieux). J'ai vu les densités de poissons diminuer de façon énorme, et une très forte diminution des tailles moyennes(qui peut être un signe de surpêche, alors que les espèces concernées ne sont pas pêchées) , sauf pour les grandes espèces à fort intérêt halieutique qui tendent à une raréfaction catastrophique, associé à un vieillissement des populations (ce qui met hors de cause les prélèvements des pêcheurs à cause de la taille légale, et met en évidence un problème de recrutement).

La rivière qui coule en bas de chez moi, je l'ai vue vidée en trois jours, jamais les pires pollutions qu'elle a subit par le passé n'a fait autant de ravages.

Écrit par : Alexandre 77 | 24/03/2007

Moi c'est décidé, je vote pour le seul, l'unique, le grand cormoran.
Bon courage au dessus d'un océan de fâcheux !

Écrit par : laportesansporte | 24/03/2007

J'aime un cormoran
Il ne le sait pas
s'il me lit, il le saura

Écrit par : olive | 16/06/2007

Bonjour,

Je confirme vos dires, le cormoran, et à mon grand étonnement d'ailleurs, s'est vraiment répondu hors du littoral breton.

En effet j'habite à Lyon sur les bords du Rhône et j'ai eu l'immense surprise et joie de voir, en cette fin d'après midi d'octobre 2007, dans un soleil couchant magnifique, deux cormorans chasser ensemble dans les eaux du centre ville.

Tout d'abord je n'en ai pas cru mes yeux et ai cru avoir la berlue...mais non c'était bien ça !

Moi qui ne connais pas très bien ces oiseaux, j'ai pu constater une grande aptitude à chasser de concert et à rester très longtemps immergé.

Merci pour vos photos elles sont très belles, dommage je n'avais pas mon appareil...

Écrit par : Azalahis | 25/10/2007

j ai un bebe cormorand! coment l apprivoiser????

Écrit par : GREG | 25/01/2008

Les commentaires sont fermés.