21/01/2007
Le Calao à bec rouge
CLASSE: Aves
ORDRE:
FAMILLE:
ESPECE: Tockus erythrorhynchus
Le petit Calao à bec rouge mérite que l'on s'y intéresse car son comportement est exceptionnel (comme d'ailleurs celui de tous les Calaos). Certains diront que c'est dans leurs gênes; moi, je veux bien... Il n'empêche qu'il a fallu que ces oiseaux résolvent d'eux-mêmes différents problèmes avant d'intégrer les solutions dans leur mémoire collective car la nature ne fait rien gratuitement.
La femelle pond ses oeufs dans un trou d'arbre... A cela, rien d'exceptionnel; là où cela se complique, c'est qu'aussitôt, le mâle l'emmure en bouchant le trou avec un mélange de boue et de fiente qui se durcit en sêchant.
Il ne reste plus qu'un petit trou, nécessaire d'une part à la femelle pour respirer et d'autre part, pour que le mâle puisse introduire son long bec (la nature a magnifiquement bien prévu les choses!) afin d'apporter de la nourriture à la femelle. Autre opération géniale, la femelle mue pendant cette période, ce qui lui permet de préparer un nid douillet pour les petits... Tout est donc prévu pour que les naissances arrivent à leur terme avec un maximum de protection.
Après l'éclosion, il n'y a plus assez de place pour tout le monde! Qu'à cela ne tienne, la femelle casse le mur à coup de bec et quitte le nid.
il n'y a pas de raison pour que le coup de génie s'arrête en si bon chemin... Une fois la femelle sortie du nid, ce sont les petits qui rebouchent le trou protecteur! Ils resteront ainsi pendant les six semaines qui leur seront nécessaires pour devenir indépendants. Ils sont ainsi protégés de la plupart des attaques extérieures, ils passent inaperçus et les parents les nourrissent pendant cette période de la même manière que le mâle le faisait pour la femelle.
Dernier point: Que font-ils de leurs déchets? Rien de plus simple, le nid reste propre car ils savent jeter les déchets par le trou et faire leur besoin par ce même trou...
Le Calao à bec rouge se rencontre en Afrique au sud du Sahara.
Il est essentiellement arboricole ce qui est normal étant donné son comportement. Il se rencontre donc dans les savanes broussailleuses ou boisées et, parfois, près des villages.
Il se nourrit essentiellement d'insectes (les criquets) et de fruits. Il a des difficultés pour se déplacer sur le sol: Il sautille maladroitement. Il vit en couple ou en groupe familial.
18:37 Publié dans Le Calao à Bec rouge | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : animaux, oiseaux, afrique
Commentaires
Bonjour,
Très bien votre article, mais juste une petite rectification, ce n'est pas le mâle qui enferme la femelle, mais la femelle qui s'enferme toute seule. Le mâle se contente de lui apporter le nécessaire.
Cdt,
Paul SANDERS
Eleveur de calaos à bec rouge, à bec jaune, à bec noir, VonderDecken, couronné et siffleur.
Écrit par : Paul SANDERS | 05/07/2007
Pour compléter cet excellent article, le souvenir d'un film animalier, passé à la télé il y a 25 ou 30 ans, me fait penser qu'il manque ici un chapitre à cette histoire pourtant déjà fort riche en particularités : le dernier et, me semble-t-il, de loin le plus extraordinaire !
Ce film diffusé je crois comme une série (Plus Belle la Vie chez les calaos à bec rouge, en quelque sorte !), tourné derrière une vitre, montrait l'intérieur d'un nid de calao à bec rouge sur toute sa période d'utilisation.
Je ne reviendrai pas sur l'installation de la femelle et sur ses efforts pour s’emmurer, efforts perpétuellement renouvelés pour réparer les petites destructions provoquées par l'incursion du bec du mâle, occupé au ravitaillement.
Il arrive donc un moment où les oisillons commençant à s’agiter dans le nid, viennent prêter main-forte, ou plutôt bec-fort, à leur mère dans ce travail de maçon sans fin. C'est celui qu'elle choisit pour casser le mur afin d'y faire une brèche lui permettant de s'échapper, brèche que ses enfants s'empressent immédiatement de colmater !
A ce stade, on se demande si les parents, qui continuent à leur apporter de quoi manger, viendront leur ouvrir la porte quand ils jugeront qu'ils doivent pouvoir se débrouiller seuls ou si ces oisillons naîtront une seconde fois en brisant eux-mêmes la coquille qui les tient ainsi enfermés ?
Et vous, qu'en pensez-vous ?
Dans ce film, il n'y avait que deux œufs, pondus à quelques jours d'intervalle et donc deux oisillons ayant une légère différence d'âge.
Un jour, l'aîné se sent pousser des ailes et, comme l'avait fait sa mère quelques jours plus tôt, inverse la vapeur afin de sortir du nid, en commençant à détruire ce qu'il avait contribué à maintenir en état depuis sa naissance, ou presque !
Son petit frère, qu'aucun appel du large n'est encore venu séduire, ne l'entend pas du tout de cette oreille et s'acharne au contraire à remettre l'ouvrage en état. La lutte, farouche, ne dure pas très longtemps parce que l'aîné est un peu plus fort que son cadet et surtout parce qu'on détruit plus facilement qu'on ne reconstruit !
Résultat : le nid ne contient plus qu'un occupant, désormais sans opposant, et la boîte est soigneusement refermée, évidemment de l'intérieur.
Mais deux ou trois jours plus tard, notre oisillon comprend enfin qu'il est temps d'en finir avec la captivité et que pour s'élancer à son tour à la conquête du ciel, il doit, lui aussi, ouvrir cette fameuse porte . . . qui pourra rester béante jusqu'à nouvelle nidification. Nul doute que toute sa famille lui aura réservé un accueil triomphal !
Étonnant, non ?
Écrit par : pierre Bourget | 15/02/2015
Je reviens sur la remarque du début :
"Certains diront que c'est dans leurs gênes; moi, je veux bien... Il n'empêche qu'il a fallu que ces oiseaux résolvent d'eux-mêmes différents problèmes avant d'intégrer les solutions dans leur mémoire collective car la nature ne fait rien gratuitement."
Ce que j'ai décrit ici prouve bien que, pour cette espèce, c'est l'instinct, et rien d'autre, qui guide chacun de leur actes et leur fait ainsi changer d'avis de manière stupéfiante sans relation avec aucun événement extérieur.
La nature est prête à toutes les extravagances, la sélection naturelle se charge du tri !
Écrit par : pierre Bourget | 15/02/2015
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