19/10/2008
Le Canard Colvert
CLASSE: Aves
ORDRE: Ansériformes
FAMILLE: Anatidés
ESPECE: Anas platyrhynchos
AUTRES NOMS: Canard sauvage, Maraîche, Malard (mâle), Bourre (femelle)
Le canard colvert est un grand canard. Son bec est long et son corps massif. C'est le canard le plus abondant de France. Il y est d'ailleurs sédentaire.
Il supporte très bien l'hiver. Quand l'eau prend en glace, le canard colvert gagne tout simplement la berge et se tasse sur lui-même, la tête appuyée sur le dos.
Cette position lui permet de protéger son bec et ses pattes du froid et de garder toute sa chaleur. Il en profite pour dormir...
D'autres, toujours en hiver, en profitent pour parader et lier connaissance avec un partenaire. Ceci concerne les oiseaux qui n'ont pas trouvé une compagne en automne.
On le rencontre dans tout l'hémisphère nord.
Il est très répandu en Europe et nous pouvons le considérer comme étant un animal familier puisqu'on le rencontre toute l'année là où les plans d'eaux sont peu profonds, aussi bien dans les parcs urbains que dans les étangs très éloignés de toute présence humaine. On le trouve aussi le long des rivières, dans les marais ainsi que dans les estuaires.
C'est dans les villes hollandaises que le canard colvert a effectué ses plus impressionnantes colonisations. L'important réseau de canaux qui relie la campagne aux villes y est pour beaucoup.
On le considère aussi comme étant un animal familier car il vient manger le pain que nous leur jetons au bord de l'eau.
Malgré tout il ne faut pas se méprendre car il s'agit bien d'un animal sauvage. Certains, avant d'arriver dans notre pays ont parcouru des milliers de kilomètres et sont très farouches (Il s'agit des canards nordiques quand ils descendent vers le sud). Certains disent que cela vient tout simplement du fait qu'il y a des centaines de milliers d'oiseaux tirés chaque année par les chasseurs...
Le canard colvert est un bel animal; Quand il dispose de son plumage nuptial, sa tête est vert métallique avec un collier blanc et des taches bleu-violet. Sa poitrine est brune, le dessous est gris clair et il a du noir sur le dos. En été, on dit qu'il mue puisqu'il prend un plumage tout à fait semblable à celui de la femelle c'est à dire un plumage brun. on dit qu'il prend son plumage d'éclipse. Pendant cette période de mue, le colvert se fait relativement discret. Le plumage d'éclipse dure jusqu'à l'hiver. On peut alors le différencier de la femelle par le fait qu'il dispose de plumes recourbées sur la queue.
L'ensemble de ses plumes, qui ne pèsent qu'une centaines de grammes, stocke environ 6 litres d'air. Cette énorme quantité d'air lui permet de rester dans l'eau sans bouger et se comporte comme une bouée. Cela lui permet aussi de rester au sec en protégeant ses ailes dans ses plumes imperméabilisées grace à une huile secrétée par la glande uropygienne.
On dit que le colvert cancane... Je me souviendrai longtemps d'un colvert qui cancanait au bord de l'eau chaque fois que quelqu'un passait... Il faisait rire tout le monde ou presque, on avait vraiment l'impression qu'il se moquait de nous (Peut-être le faisait-il...).
Konrad Lorenz a étudié le langage des colverts:
- un "Rèèb" signale un danger,
- deux "Rèèb" précède l'envol,
- une suite de "Guèck" rageurs est poussée par la femelle importunée par un mâle,
- le "coin-coin" mondialement connu est prononcé uniquement par la femelle,
- les mâles au plumage juvénile poussent des "ouak-ouak" ou des "aat-naat" pour annoncer leur indépendance et donc leur départ du cercle familial.
Et beaucoup d'autres sons restent inexpliqués...
Pour se déplacer sur l'eau, il envoie ses pattes en avant les doigts refermés puis, il élargit le plus possible ses palmures pour avancer. Ces palmes lui servent aussi bien de rames que de gouvernail. En vol, le colvert à la tête et le cou allongés et il bat des ailes en dessous du corps. Son vol est puissant et direct. On peut alors voir la partie bleu-violet qui décore ses ailes et qui lui permet de se reconnaître sans doute possible en vol!
Quand il se nourrit, il cherche généralement quelque chose dans l'eau, et de ce fait, il a souvent la tête dans l'eau et le derrière en l'air. Il aspire tout ce qu'il trouve, filtre grace à des lamelles qui se trouvent sur les cotés du bec et rejette ce qui n'est pas à son goût, grace à sa langue, dans un mouvement de piston. Il peut aussi venir sur terre pour manger de l'herbe. Il se nourrit essentiellement de diverses graines, de pousses, de feuilles mais aussi et en complément, de mollusques, d'insectes, de batraciens, de frai, de vers et de petits crustacés. En définitive, il mange de tout car c'est un grand dévoreur dont l'appétit va en grandissant avec la venue de la saison des amours.
Il s'agit d'un canard de surface comme le chipeau, le souchet, le pilet, le siffleur et les sarcelles: il se nourrit donc à la surface de l'eau en barbotant.
Il n'a donc rien à voir avec les canards plongeurs (fuligule, nette, garrot, harelde, macreuses et elder) qui vont chercher la nourriture jusqu'à plusieurs mètres de profondeur.
C'est à l'automne que les couples se forment. Ils restent ensemble, au sein de groupes, jusqu'au début de la nidification et se cantonnent à partir de février.
La formation des couples est toujours spectaculaire. Les mâles se rassemblent en hérissant les plumes de leur tête. Ils se déplacent rapidement sur l'eau, la tête basse puis se redressent d'un coup. Ils donnent alors l'impression de plonger et de ressortir de l'eau et ceci, de plus en plus vite!!! C'est la Parade! Ils attirent ainsi la femelle...
A son tour, la femelle s'élance le corps aplati au milieu des mâles, nage en faisant de petits cercles autour d'eux en inclinant la tête de part et d'autre!!!
Pendant ce temps, les mâles s'agitent comme des forcenés en poussant des sifflements!!
C'est la femelle qui choisit son compagnon... On dit qu'ils jouent au "Jeu de société".
La femelle éloigne ensuite les autres concurrents "malheureux" avec un cri proche d'un guéguégué à répétition!!!
Celui qui assiste à un tel spectacle en garde forcément un souvenir car c'est très surprenant et, si je puis me permettre, ne regarde plus la cuisse de canard, qu'il peut avoir éventuellement dans son assiette, de la même manière...
Le nid est réalisé soit au bord de l'eau, soit assez loin de l'eau sous un roncier, par exemple, ou dans de l'herbe haute. Il a été vu aussi sur des arbres étêtés à 3-4 mètres du sol.
Le mâle choisit l'emplacement du nid. La femelle réalise le nid avec des herbes sêches et du duvet provenant de sa mue et forme aussi la cuvette dans laquelle seront couvés les oeufs.
Lors de l'accouplement, le mâle tient les plumes de la nuque de sa compagne dans son bec...
La femelle pond entre 7 et 16 oeufs verdâtre clair entre février et avril. Les oeufs éclosent au bout de 28 jours et les petits quittent le nid couvert de duvet à 50 jours environ. Les destructions par des prédateurs sont fréquentes et le colvert effectue fréquemment des couvées de remplacement et ceci bien que les canetons soient nidifuges (ils quittent leur nid 6 à 12 heures après l'éclosion) et volent vers sept à huit semaines. On les appellent alors les "halbrans".
Les poussins sont brun-foncé au-dessus, jaune-pâle en dessous. ils sont jaunes de chaque coté de la tête, du dos et du croupion ainsi qu'au bord des ailes. Un trait noir (ou presque) traverse l'oeil. ils poussent des "pipipipi..." quand ils sont heureux ou des "biibii..." quand ils paniquent (quand ils se sentent perdus par exemple).
Le canard colvert mesure entre 45 et 62 centimètres, dispose d'une envergure d'environ 80 centimètres et a un poids qui peut varier de 700 à 1500 grammes.
Le bec du mâle est jaune tandis que celui de la femelle est brun-olive à orange.
Son bec est un instrument de grande précision sensorielle. Il dispose, en effet, de 27 terminaisons nerveuses au millimètre. A titre de comparaison l'index de l'homme n'en dispose que de 23.
Le mâle a la queue noire mais les cotés sont blancs.
La femelle a les parties arrières des ailes bleu-pourpre avec une bordure blanche. Elle est plus petite que le mâle et toujours brune tachetée de sombre.
Le colvert est l'ancêtre de nos canards domestiques. Capturé jeune, il peut s'apprivoiser s'il est accouplé à un canard domestique.Sinon ce n'est pas la peine d'essayer !
Quanr aux petits, ils acceptent facilement l'homme à la seule condition que ce dernier leur cancane à l'oreille... Mais n'en faites rien, ils sont tellement mieux dans la nature......
De nombreux canards colverts issus d'élevages sont lâchés chaque année dans la nature. L'intérêt de ce type d'action est purement (comme ils disent scientifiquement...) cynégétique, c'est à dire que ce sont des lâchers pour les chasseurs, pour qu'ils puissent tirer sur des oiseaux. Ceux-ci, habitués à l'homme, viennent presque manger dans leurs mains...
De plus, ces élevages impliquent des pollutions génétiques chez les populations sauvages de colverts ainsi qu'une concurrence alimentaire.
Cette pollution génétique se caractérise par des aberrations chromatiques du plumage qui traduisent un taux de consanguinité élevé au sein des populations cloisonnées...
Comme d'habitude, quand l'homme se mèle de bidouilller avec la nature, il n'en sort rien de bon...
18:43 Publié dans Le Canard Colvert | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : animaux, oiseaux, nature